Routing aérien

Carte de Mongolie et situation d'Olziit

Parcours du trek

Quelle surprise lorsque la chaîne de radio nationale « Le Mouv’ » nous a contacté afin que nous parlions de notre voyage en Mongolie ! En fait l’attachée de production est tombée sur notre blog et nous a proposé de participer à l’émission d ‘Eric Lange : « le Forum du Mouv’ »

C’est Serge qui s’y est collé en direct pendant 10 minutes, mercredi le 06 juillet vers 20h30… encore une nouvelle expérience !

Pour l'écouter cliquez sur l'image ci-dessous : 

Cette dernière journée est consacrée à la visite de la capitale : Oulan Bator. Sa banlieue est sordide et son centre-ville, un mélange d’architecture staliniste, des buildings modernes et de bâtiments délabrés d’un autre âge. Il n’y a pas vraiment d’unité dans cette ville. L’Avenue de la Paix (les Champs Elysées mongols) est déroutante : les bâtiments sont vieux, en mauvais état et les boutiques et bars dissimulés au rez-de-chaussée ne donnent pas envie d’aller voir ce qui se passe à l’intérieur. Franchement pas terrible… De toute façon l’architecture de style mongole n’existe pas hormis les yourtes : les grandes réalisations ont été dessinées par les russes et les ensembles religieux sont de styles chinois ou tibétains . Le Sûkhbaatar Square ressemble à toutes les grandes places russes. L’incontournable statue du fondateur de la Mongolie, Chinggis Khaan, trône devant la maison du parlement, non loin de l’Opéra.

Sûkhbaatar Square et statue de Chinggis Khaan

Quant à l’ensemble monastique de Gandan Khhid (1838), il nous rappelle ceux que nous avons visités au Tibet, mais le coût des tickets d’entrée (uniquement pour les étrangers) pour admirer l’énorme statue de Migjid Janraising Süm (surtout celui pour le permis de photographier) est exorbitant ! On explique mieux le financement de cette statue de 26 m de hauteur, couverte de feuilles d’or, remplie de 27 tonnes d’herbes médicinales, de 334 sutras (livres), de deux millions de mantras (bandes de papier inscrites de prières) et d’une yourte avec tous ses meubles !

Statue de Migjid Janraising Süm

Petit monastère de style chinois

Yourte dans un monastère

Monastère de Gandan Khhid

Hélas, c’est notre dernier jour en compagnie des nomades de l’Arkhangai. Alors que la voiture qui doit nous ramener à Olziit arrive au loin, dégageant derrière elle un immense nuage de poussière, nous apercevons Todo arrivant au galop de la montagne pour nous dire au revoir. Nous aurions été très peinés de ne pas le revoir une dernière fois. Juste avant de les quitter, Sara (toujours souriante et d’une douceur extrême) et Todo (avec son regard clair et attendrissant)  , nous offrent à chacun une petite boîte de feutre (dessinée par Todo et brodée par Sara) contenant de véritables osselets. Nous sommes profondément émus par ce geste. Après de chaleureuses poignées de mains, c’est avec une très grande émotion que nous quittons ces gens si touchants à l’hospitalité sans égale. Grand silence dans cette saloperie de bagnole qui nous ramène à Olziit chez Bayara et ses parents. Sa maman, bien remise de son attaque nous a préparé des buzz au mouton frais cuits dans du thé au beurre. Un vrai régal ! Une très belle attention de sa part.

Olziit

Nous faisons nos au revoir à Bayara en lui souhaitant le meilleur pour sa vie future et nous reprenons le bus direction Oulan Bator, où nous optons ce soir pour un très bon hôtel. Un bon lit, de l’eau chaude pour nous décrasser après 10 jours et 110 km de marche sans nous laver, un bon resto, de la musique… le contraste est saisissant avec ce que nous venons de vivre ! Un autre moment de bonheur dans un autre monde !

Bus pour Oulan Bator

Aujourd’hui , c’est le dernier jour de trek, nous retournons chez Todo et Sara, notre première famille que nous avons hâte de revoir. Nous traversons uniquement des paysages de steppes en longeant la rivière Orkhon. A notre plus grand étonnement Todo et Sara on déménagé ! C’est ça la vie de nomade ! Ils  habitent dorénavant dans une baishing prêt de laquelle ils ont monté une yourte qui leur sert de garde-manger et de fromagerie. Il y a aussi deux lits… c’est ici que nous dormons ce soir entre la crème, la viande séchée et le fusils de Todo !

Pour notre dernier jour, nous ne pouvions rêver mieux : à 2 km de là se déroule un petit Naadam, véritable institution en Mongolie. C’est avec le petit camion de Todo que nous nous y rendons avec tout la famille et Bayara. Nul ne saurait rater un tel événement.

En route vers le Naadam avec Todo et Sara

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Nous sommes vraiment gâtés : des dizaines de chevaux de course qui font la fierté des éleveurs et des entraîneurs, des lutteurs, des tenues superbes, un glacier… une ambiance de fête de village très colorée. Le Naadam regroupe trois sports virils bien distincts : une course de chevaux, un tournoi de lutte,  une compétition de tir à l’arc (il n’y en a pas dans le petit Naadam auquel nous assistons)

-    une course de chevaux montés par des gamins d’à peine une dizaine d’années. Le parcours, long d’une distance de 12 km est totalement en ligne droite. Ambiance de folie garantie à l’arrivée !

Préparatifs avant la course de chevaux

Jeunes cavaliers

Le cheval vainqueur et son heureux propriétaire

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 -un tournoi de lutte très violent et très physique avec des lutteurs chevronnés, mimant le vol de l’aigle avant et après le combat ( parmi les participants nous reconnaissons un certain Boldsukh qui vient nous serrer la pince !)

Lutteur mimant le vol de l'aigle

Des milliers de personnes affluent de toute part pour le grand Naadam annuel d’Oulan Bator qui se déroule à la mi-juillet durant 3 jours. Celui auquel nous avons assisté nous a plus qu’enchanté (aucun touriste !).

Jeunes spectateurs

Tous les habitants des campements alentours sont présents

La maman de Bayara ayant fait un infarctus (sans grande gravité heureusement) il y a quelques jours et Olziit ne se situant plus qu’à 14 km, Bayara décide de passer la nuit là-bas, nous laissant comme des grands avec Todo et sa famille pour la dernière soirée de ce trek. Désormais, malgré les quelques mots de mongol que nous connaissons et qui aident bien, nous pouvons tout de même discuter sans problème durant des heures avec Todo, Sara et leurs filles en joignant les gestes aux paroles (françaises de notre côté et mongoles du leur). Pas un temps mort ! C’est sensationnel de pouvoir échanger  et de rire ainsi ensemble en se comprenant parfaitement malgré la barrière la même langue (qui n’en est plus une à présent). La délicieuse soupe de riz cuisinée par Paga (une très bonne cuisinière !) a une saveur un peu mélancolique ce soir.

Fromage séchant sur le toit de la yourte de Todo et Sara

Nos galettes de Pont-Aven données en offrande !

Lumière dorée du soir

 Todo

Les vidéos du jour :

Traversée de la rivière pour quitter le camp de Jargalbat

En route pour le Naadam avec Todo et Sara

Nadaam : tour de chauffe avant la course de chevaux

Naadam : arrivée de la course de chevaux

Naadam : tournoi de lutte mongole

Notre yourte "garde-manger" chez Todo et Sara

Durant la nuit, un petit poulain s’est fait attaquer par un loup, une large morsure au niveau de la cuisse. C’est fréquent selon Dada dans cette montagne…quand le coupable n’est pas un ours. Il est temps de faire nos adieux à cette famille hors du commun et d’une gentillesse désarmante.

Dada

Erdenee, Lkhagva, Bulgaa et son fils

Nous harnachons nos sacs sur le cheval de Dada qui va les déposer au campement suivant (les jours précédents ils étaient transportés par moto). Pour l’instant il fait soleil mais cela ne va pas durer...

 ... Nous finissons nos derniers kilomètres sous la pluie et la tempête avec un franchissement de rivière épique pour atteindre l’autre rive où se trouve le campement de notre nouvelle famille (qui nous aide à traverser à l’aide d’une planche).

L’accueil de Jalgarbat (la maîtresse de maison) est des plus chaleureux avec du thé, des gâteaux et du fromage. Très avenante et très souriante, elle nous présente ses deux fils : Geser (15ans), Galbadrah qui a la varicelle (13 ans) et sa fille Uynga (3ans). Son mari est en déplacement à Oulan Bator. Le contact se fait très facilement. Nous avons à nouveaux notre propre yourte mais un peu moins « privative » qu’il y a deux jours : comme dans chaque famille chez qui nous logeons, c’est un vrai défilé de gens (que nous ne connaissons pas) qui entrent dans la yourte, s’installent 2 minutes puis ressortent non sans avoir auparavant tapé  dans les gâteaux. C’est vraiment un rituel, , parfois nous ne savons plus qui est qui. La yourte, c’est vraiment la maison du Bon Dieu ! C’est super.

Nos sacs à dos sont déjà là, ainsi que Dada et son cheval. Il nous a attendu. Visiblement il n’a pas l’intention de bosser par ce temps et préfère passer l’après-midi en notre compagnie. Le courant passe super bien entre lui et nous, c’est une personne très attachante, très touchante avec ses yeux rieurs et le cœur sur la main. Vu le temps pluvieux et glacé, les parties de fléchettes (une nouveauté !) et de rigolade s’enchaînent jusqu’à ce que Dada se résout à retourner à son campement sous la pluie, visiblement à contrecoeur. Vraiment un mec comme on en rencontre rarement qui va nous manquer.

Partie de fléchettes avec Dada

Campement de Jalgarbat

La table de Jalgarbat est excellente (elle a tenu un petit restaurant dans le passé), elle nous offre même de la bière… coréenne ! Un vrai luxe après plusieurs jours de thé au beurre salé.

  Fromage séché, yaourt, crème et notre phrasebook

La vidéo du jour :

Partie de fléchettes entre Dada et Seb chez Jargalbat

Au cours de cette journée, nous montons au sommet de la grande montagne « Alagmorit ». Les points de vue sont fantastiques sur les paysages typiques de l’Arkhangai.

Après 3 heures de marche nous redescendons au campement de Dada, que nous retrouvons avec beaucoup de joie. Il donne des cours de lasso à son petit fils. Nous dégustons un délicieux yaourt pour reprendre des forces avant d’entamer la réparation  de l’enclos des bêtes. Malheureusement Dada se blesse un doigt qui pisse le sang. Mais nous avons une trousse de pharmacie et Serge soigne notre blessé dont le regard vire à celui d’un gamin lorsqu’il se fait désinfecter et se  fait mettre un pansement. Comme il n’ont pas ce genre de choses , nous leur laissons notre stock de première nécessité.

C’est maintenant l’heure de la traite des chèvres et des brebis et ce sont Lkhagva et Chuuka qui s’y collent. Notre rôle est d’être postés à la porte de l’enclos pour empêcher la fuite du troupeau agité. Mais tout en surveillant les bêtes, nous avons droit à une leçon de lancer de lasso. Un vrai défi ! Et comme nous ne pouvons par être au four et au moulin, le résultat ne se fait pas attendre : les chèvres, loin d’être stupides en profitent pour se faire la malle. N’empêche que le lasso c’est géant ! Nous avons eu de belles prises ! Pour compliquer la tâche, arrivent au loin et à tout allure, les petits agneaux et chevreaux qui veulent également leur ration de lait. Le brouhaha est total : les mères enfermées appellent leurs petits qui sont affamés et qui veulent entrer dans l’enclos pour téter, le vrai bordel ! Il faut redoubler de vigilance pour éviter les bonds des mères vers l’extérieur de l’enclos et chasser les petits qui pourraient y entrer par le dessous, jusqu’au lâcher final où les animaux vont enfin se retrouver. Il est vraiment fantastique d’assister à un tel spectacle avec un si grand nombre de bêtes. Seb s’atèle ensuite à la traite des vaches en se débrouillant comme un chef, si l’on se fie à l’enthousiasme de Lkhagva. (même s’il portera un polaire tâché de lait déséché tout le reste du trek !). 

Bayara et Bulgaa filtrent le lait après la traite

Erdenee, l'ami des bêtes

Serge au lasso

Erdenee surveillant les troupeaux

Les boîtes métalliques contenant des galettes de Pont-Aven que nous offrons à chaque famille remportent un tel succès que « oh surprise », en revenant au campement de Dada, nous découvrons qu’ils l’ont exposée sur le meuble principal, à côté de leurs bibelots kitsches. Elle fait désormais partie de la déco « BreizhTouch » de la yourte.

Nos galettes de Pont-Aven font désormais partie de la déco de  la yourte !

Puis Lkhagva montre à Seb comment fabriquer du fromage : elle verse le lait entier épaissi dans une poche de tissu afin de l’égoutter au maximum. Le petit lait aigre et transparent qui s’en écoule est bu à même le seau entre Lkhagva, Erdenee  et Seb ! Bon, c’est maintenant l’heure de la sieste digestive avant la reprise du boulot…

Fromage frais égouté

Ce soir, Dada et Lkhagva nous font une confiance totale pour rassembler tous seuls les troupeaux de chèvres et de moutons qui broutent à 500 mètres de là. Absolument génial ! Nous réussissons à les ramener jusque dans leur enclos. Et encore mieux, c’est à nous de faire le tri entre les petits (qui doivent rester à l’intérieur) et les adultes (qui nous devons faire sortir). Ça va très vite, il faut avoir l’œil ! Bilan de l’opération : nous avons laissé s’échapper 3 petits sur les 400 bêtes au total.

Au dîner, c’est vraiment le meilleur repas que nous ayons mangé jusqu’à présent en Mongolie : de délicieux buzzs farcis aux pommes de terre hachées, aux oignons et au bœuf séché, un pur régal !

A forcer de racler sans cesse les chaussures pour essayer d’enlever les paquets de merde accumulés sous ses semelles, la godasse droite de Serge a finalement rendu l’âme. Il devra donc continuer avec ses sandales de rando. Boldsukh avait pourtant fait du bon boulot, permettant deux jours supplémentaires de marche avec les chaussures recollées.

Les vidéos du jour :

Dégustation de yaourt dans la yourte de Dada et Lkhagva

Leçon de lancer de lasso

Première traite de Seb

Aujourd’hui nous remontons la rivière Bodont jusqu’à sa source. Paysages montagnards, forêts de pins et même des blocs de glace le long du cours d’eau.

Glace au bord de la rivière

Après 04H15 de marche, nous arrivons au campement de Davaa, de sa femme Maral et de ses 6 enfants. Nous logeons pour la première fois dans notre propre yourte ce qui nous permet de nous reposer un peu plus.

Campement de Davaa et Maral

L’après-midi et la soirée risquent d’être très calmes par rapport au Club Med d’hier chez Dada. Et bien que nenni ! C’est parti pour un match de basket ball endiablée quasi nocturne avec les six ados de la famille, puis le tri sélectif des bêtes jusqu’à la nuit noire. Infatigables ces mongols !

Partie de basket avec les enfants de Davaa et Maral

Après avoir récupéré les vaches éparpillées dans la steppe pour la traite et après une petite balade à cheval, nous voilà repartis, des larmes dans les yeux pour 4H30 de marche. Pas de montagnes aujourd’hui mais des pentes douces, une belle vallée dans laquelle sont disséminés de nombreux tombeaux  de pierres et pour finir la remontée de la rivière Bodont qui a créé - au beau milieu de ce désert de steppe - un véritable oasis tout le long de ses méandres.

 Byamba

Boldsukh

En route vers un autre camp

Une des rares pistes traversant la steppe

La rivère Bodont

Des arbres !

C’est dans ce paysage idyllique que notre prochaine famille a choisi d’établir son camp composé de deux yourtes. Il est habité par Dada (47 ans), sa femme Lkhagva, son fils Erdenee (13 ans), sa fille Bulgaa (23 ans) et son petit fils.

Arrivée au campement de Dada et Lkhagva

Le temps est splendide et nous ne résistons pas à l’appel de la sieste sur l’herbe non loin de l’enclos où des centaines de chèvres et de brebis sont enfermés pour la traite. C’est un peu bruyant mais cela ne nous empêche pas de piquer un petit roupillon. Et soudain, au secours, nous sommes réveillés par un vacarme assourdissant : les bêtes sont lâchées et foncent littéralement sur nous. Vu du ras du sol, c’est plutôt impressionnant car nous sommes vite noyés dans la masse, le délire !

Seb part ensuite avec Erdenee à cheval jusqu’à la rivière en contrebas.

Le calme absolu est revenu, pas un bruit hormis le petit vent qui siffle dans les oreilles. Ici, et comme dans tous les campements, c’est le « Club Med mongol » avec toutes sortes d’activités. On est sans cesse sollicité par les G.O. du camp pour une partie de dames, pour chercher de l’eau à la rivière (elle se mérite !), nettoyer les enclos à bestiaux, faire le tri sélectif des agneaux et des chevreaux et surtout… pour faire une partie de volley ball ! Les mongols adorent jouer. Nous aussi mais une partie de volley ball à 2500 m d’altitude est si intense et demande un tel effort que Serge en a déchiré son entrejambe de pantalon sur 40 cm, laissant entrevoir son beau caleçon.. Hilarité générale ! Après le repas, jeu de cartes… nous n’avons plus une minute à nous. Vive le club ! «  Y’a du soleil et d’la vodka, darladilradada ! »

Partie de dames avec Dada et Erdenee

Dada et son lasso

Corvée d'eau

Pâtes fraîches

Soupe savoureuse

Bien au chaud

 La vidéo du jour :

Erdenee s'occupe des troupeaux de ses parents, Dada et Lkhagva

Grand soleil ce matin. Le trek se résume à une « montagne russe » mongole avec des montées et des descentes sur tout le trajet, en passant par la montagne « Bichigt uul » avec ses écritures anciennes et ses peintures rupestres (datant de 5000 ans avant notre ère). Le chemin pentu et chaotique, les cailloux et les dévers viennent à bout des semelles de Serge ! (Seb a vécu une situation similaire dès le 2^ème jour de son trek au Népal !).

Peintures rupestres

Une baishing 

Cela ne nous empêchera pas d’atteindre la 3^ème famille composée de Boldsukh (29 ans), sa femme Orkhoo (professeur au jardin d’enfant du village) et leur petite fille Byamba (3ans). Ils n’habitent pas dans une yourte mais dans une « baishing », petite maison en bois. Ils nous accueillent comme à l’accoutumée avec du thé et des gâteaux. Le temps est splendide, une bonne sieste s’impose, allongés sur des tapis près des enclos à bestiaux. Des troupeaux de chevaux galopent autour de nous, tout comme les petits veaux, chèvres, moutons et même un yak !

Pas un nuage, mais au bout d’une demi-heure, voilà la pluie, à nouveau le soleil puis la tempête qui se lève en l’espace d’une minute ! Incroyable la façon dont le temps change si vite ici  ! Et c’est sous une pluie glaciale que Boldsukh nous entraîne à l’extérieur pour faire une partie de volley ball !

Avant d’attaquer la plat unique de nouilles et de gras de bœuf en bouillon pour le dîner, nous allons tout d’abord ramener les troupeaux. 400 chèvres et moutons dont 120 petits : le bordel, ça bêle dans tous les sens ! Le plus difficile est de faire entrer tout ce beau monde dans l’enclos, puis une fois cette opération terminée, de faire ressortir les bêtes adultes pour ne garder que les petits à l’intérieur, en sécurité pour la nuit. Bousculade mémorable !

La Baishing de Bolsukh et Orkhoo

Byamba

Yaourt en cas de fringale nocturne !

Yak

Le soir, Boldsukh a gentiment recollé les semelles de Serge qui pensait mettre ses chaussures à la poubelle, Boldsukh les lui a carrément arrachés des pieds de force, il n’avait pas son mot à dire ! S’en suit un fou rire à pleurer lorsque Boldsukh fait le pitre en sentant les godasses de Serge et en se tartinant les mains de bouses de vaches dont sont recouvertes les semelles. Un vrai show man celui-là ! Nos hôtes sont vraiment adorables, même si, comme tous les mongols, ils paraissent un peu bourrus et assez cash au départ: ce sont des qualités que nous apprécions ici… pas de triche possible !

Boldsukh répare les chaussures de Serge 

La vidéo du jour :

Chevaux semi sauvages

Nuit très confortable et « miracle », en ouvrant la porte de la yourte, l’abominable clébard de la veille nous accueille en nous faisant la fête. Apparemment une seule nuit dans le campement suffit pour se faire adopter, si bien qu’il ne nous lâchera plus d’une semelle jusqu’à notre départ. Après avoir dit « Bayartai » (au revoir)  à cette famille adorable que nous  nous réjouissons de retrouver la semaine prochaine , nous nous mettons en chemin avec Bayara.

Sara à la traite

Chien alcoolique !

Paga prépare le thé au beurre

Sara nous prépare notre picnic : des buzz frits au beurre de yak

Nous attaquons d’emblée l’ascension d’une montagne sacrée sachant que nous sommes déjà sur un plateau à 2000 mètres d’altitude. Les paysages désertiques sont sublimes et les points de vue fantastiques. Nous croisons des troupeaux de chevaux semi sauvages, d’énormes marmottes se faufilant à toute vitesse dans leurs terriers, des aigles planant au-dessus de nos têtes et… un loup de Mongolie de couleur fauve !

Montagne sacrée

Rencontre

Après 4 heures de marche, nous arrivons dans notre deuxième famille, un jeune couple : Batmunkh (30 ans), sa femme Ganchimeg (enceinte de 8 mois) et leur jeune fils Delgermaa (3 ans). Ils habitent dans un campement de deux yourtes situé dans un cadre montagneux sublime. Après un bol de thé au beurre, nous passons le restant de l’après-midi face à la montagne, à profiter du soleil ( hier le temps était très couvert) en admirant le paysage et les troupeaux. Nous nous offrons même un petit verre de vodka achetée au duty free de l’aéroport de Séoul… En effet, si l’on veut découvrir un pays de façon exhaustive, il faut savoir s’adapter à tous ses us et coutumes et ne surtout pas faire d’impasse !

Campement de Batmunkh et Ganchimeg

Après l’heure de la traite, il est temps de passer à table. Ganchimeg nous a concocté de délicieux buuzs, sorte de raviolis vapeur, bien plus savoureux que le cou de taureau d’hier soir, avec lequel il a fallut se faire violence (même si nos hôtes nous on gâté avec de la viande fraîche car elle est plus souvent conservée séchée et consommée une fois réhydratée). Les produits laitiers sont omniprésents et abondants à cette période de l’année sous toutes les formes possibles : fromage séché au goût très aigre et casse dent, crème fraîche très épaisse et très jaune pour faire passer le pain et les gâteaux desséchés, yaourt crémeux délicieux conditionné dans de grands seaux en plastique… Tous ces produits « fait maison » sont plus que bio quand on voit les vastes étendues d’herbe bien grasse que broutent les animaux. Pas de frigo, il en va de soit, pour stocker ces denrées… pour l’instant nous survivons.

Les délicieux Buzzs de Ganchimeg

Ganchimeg, Delgermaa et Batmunkh

Les vidéos du jour :

La yourte de Ganchimeg et Batmunkh

Ganchimeg à l'heure de la traite

Au lever du soleil, nous découvrons, médusés, le quartier de yourtes « clôturées » qui nous entoure non loin du centre ville ! 

Oulan Bator

Nous arrivons ensuite à la gare de bus qui n’en a que le nom car il s’agit plutôt d’un parking où règne un bordel monstre. Des gens ronds comme des queues de pelles titubent entre les voitures et les bus, il n’est pourtant que 8H00 du matin. Nous espérons pour eux qu’ils sortent d’une « after » et qu’ils vont gentiment se coucher sinon leur cas est désespéré… nous opterions plutôt pour la seconde hypothèse.

Nous partons donc pour Olziit (point de départ du trek) dans l’Arkhangai, à plus de 7 heures de route. Pause repas dans un petit campement de yourtes (gers en mongol), toutes transformée en cantine locale. Nous sommes au beau milieu de nulle part, entourés de plaines et de collines recouvertes de steppe.

Pause à mi-chemin

Au moment de reprendre la route, le voyage se transforme en cauchemar... Nous avons en effet embarqué trois mecs complètement défoncés à la vodka, dont un qui ne nous lâchera pas la grappe jusqu’à notre arrivée, nous proposant sans cesse de goûter à sa vodka et de sniffer son tabac (chose que nous accepterions volontiers s’il était dans son état normal). De temps à autre il s’écroule sur nous et nous balance des postillons alcoolisés en veux-tu en voilà. On a beau faire mine de l’ignorer, rien n’y fait, jusqu’à ce qu’il se vexe et devienne méchant. Et là, Serge ne rigole plus : il le pousse « gentiment » au milieu de l’allée et les autres passagers tentent de le calmer. Ouf !... Le bus s’arrête enfin à destination ! Nous récupérons nos sacs à dos, sautons à l’arrière de deux motos qui nous attendent et nous voilà partis - chargés comme des mules – sur des routes caillouteuses, dont les conducteurs n’ont que faire vu l’allure à laquelle ils roulent. Nous atteignons la yourte des parents de Bayara qui sera notre guide durant le trek de 10 jours, que nous débutons dès demain. Bayara, 23 ans,  est étudiante en médecine à Oulan Bator. En vacances scolaires de juin à août, elle travaille comme guide pour l’agence mongole avec laquelle nous voyageons. Elle ne parle ni anglais, ni français (ou alors juste quelques mots car elle a commencé à prendre des cours à l’alliance française depuis 3 mois seulement) : à nous de nous débrouiller en mongol, ça va être un vrai challenge comme nous les aimons ! Heureusement que nous avons notre Phrasebook anglais/mongol ! Dernier transport avant plusieurs jours au vert : une grosse voiture nous conduit en trombe vers l’inconnu en zigzaguant sur les chemins à travers la steppe. Le chauffeur serait-il amateur de vodka ?

Nous arrivons enfin dans un petit campement de trois yourtes où nous attend notre première famille d’accueil : Todo, le maître de maison (jeune homme de 49 ans), sa femme Sara (jeune femme de 41 ans), ainsi que leurs 3 filles, Paga, Dora et Zula. Ils nous accueillent avec le « fameux » thé au beurre salé. Dur dur, mais il faut leur faire plaisir. Moins difficile, Todo « oblige » Serge à boire un verre de vodka cul sec ! Il nous tend ensuite des deux mains sa fiole blanche de tabac à priser très odorant, un véritable honneur pour nous ! L’atmosphère est très cozy sous la yourte : meubles colorés typiques nous rappelant le mobilier tibétain, poêle à bois central, lits recouverts de tapis, cadres contenant les photos de familles, petit autel bouddhiste et ses offrandes… et nous voilà plongés dans le vocabulaire mongol en apprenant les différents éléments qui composent la yourte. 

Accueil avec du thé au beurre, du pain et du yaourt en seau

Crème "fraîche"

Personne ne parle anglais depuis notre arrivée dans le pays et notre phrasebook débute sa carrière sur les chapeaux de roue ! La tête pleine de nouveaux mots pas toujours prononçables pour nous, latins, voilà qu’ils nous apprennent à jouer aux osselets : des vrais… avec des restes de viande séchée sur le dessus ! Génial, ce jeu typique décoince vite  tout le monde !

Lors d’un petit tour dans le campement, nous sommes très vite invités à entrer dans une yourte voisine où l’on joue aux cartes de façon acharnée, ça vaut le coup d’œil ! Comme dans toutes les yourtes, le contraste est saisissant entre la température intérieure et extérieure. Nous portons le polaire dehors et le t-shirt dedans. Des panneaux solaires captent l’énergie pour l’électricité du soir et une antenne parabolique permet de capter plusieurs chaînes de télévision (dont les programmes russes). 

Serge et Bayara font une partie d'osselets

Sara, Todo et leurs amis dans la yourte voisine - Todo ci-dessous 

Tous les gens vivant dans cette région sont des éleveurs nomades. Ils déménagent tous les trois mois, là où l’herbe a suffisamment poussé pour leurs troupeaux. Mais justement, où sont les bêtes ? Nous partons à pied de l’autre côté des collines avec Sara et Bayara. Et là, surprise : des centaines de chèvres, de moutons et un immense troupeau de vaches sont rassemblés par Todo et son frère, tous les deux à cheval. Nous ramenons tout ce beau monde au bercail et - cerise sur le gâteau - pour Seb, à dos de cheval. Sensation extrême de dépaysement et de liberté en se retrouvant au milieu de ce décors sauvage de carte postale avec tous ces animaux. Un vrai rêve. De retour au campement, Serge a le privilège de monter le cheval plutôt fougueux de Todo. Nous participons également aux différents travaux domestiques comme scier du bois en binôme pour alimenter le feu du soir. L’immersion est totale, si bien que nous avons déjà l’impression de faire partie de la famille. Seul bémol : le chien, très menaçant à notre égard… qui ne nous permet pas de faire nos besoins en tout sérénité ! 

Les troupeaux de Todo et Sara

Préparation du dîner avec viande fraîche et séchée

Les vidéos du jour :

Partie de carte dans la yourte voisine de Todo et Sara

Préparation du repas chez Todo et Sara